Il existe plusieurs types de réunion extraordinaire du CSE :
1 - Le réunion extraordinaire demandé à la majorité des membres titulaires, (Code du travail article. L. 2315-28, al. 3)
Entre deux réunions ordinaires, l'employeur doit organiser une réunion supplémentaire en cas de demande de la majorité des membres :
Entre deux réunions ordinaires, l'employeur doit organiser une réunion supplémentaire en cas de demande de la majorité des membres du CSE (Code du travail article. L. 2315-28). L’employeur n’a pas à apprécier l’opportunité de la demande, il doit y accéder.
...le chef d'entreprise, qui n'était pas juge de l'opportunité de la requête lui étant adressée, était tenu, en l'absence d'obstacle insurmontable, d'organiser la réunion extraordinaire du comité d'entreprise sollicitée par la majorité des membres de ce comité... Cour de cassation, Chambre criminelle, du 14 septembre 1988, 87-91.416 et Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 07-80.169.
La demande, d'organisation d'une réunion extraordinaire, doit impérativement comporter les questions qui seront abordées au cours de la réunion. Le code du travail ne prévoit aucun formalisme particulier pour cette demande (mail, lettre, etc.). La réunion doit avoir lieu le plus vite possible ( le code du travail ne précise pas le délais).
Comment interpréter la condition légale de majorité des membres du CE ?
La Cour de cassation a eu l’occasion de préciser comment devait se comprendre la condition exigée par certaines dispositions légales : celle de la majorité des membres du SCE. Cette condition est notamment exigée pour la demande d’une réunion extraordinaire du comité. Ainsi, elle décide que la majorité des membres du comité d’entreprise visée à l’article L. 2325‑14 du code du travail s’entend de la majorité des membres élus ayant voix délibérative (Cass. Soc. 13 février 2019 n°17-27889). En d’autres termes, la réunion extraordinaire doit être demandée par la majorité des titulaires du comité ou des suppléants les remplaçant et disposant de leur voix délibérative.
En l’espèce, les élections du comité d’entreprise avaient conduit à la désignation de 6 élus titulaires et 3 suppléants. En outre, un représentant syndical a été également désigné. Par lettre du 9 février 2017, 3 élus titulaires, 2 élus suppléants et le représentant syndical ont sollicité la tenue d’une réunion extraordinaire du comité. L’employeur pouvait donc rejeter leur demande. En effet, pour être conforme à la loi, la demande aurait dû être présentée par au moins 4 titulaires.
"... Il résulte des articles L. 2323-1, L. 2324-28 et L. 2325-14 du code du travail alors applicables, que la majorité des membres du comité d'entreprise visée à l'article L. 2325-14 du code du travail s'entend de la majorité des membres élus ayant voix délibérative. Viole dès lors ces textes la cour d'appel qui enjoint à l'employeur d'organiser une seconde réunion du comité d'entreprise par application de l'article L. 2325-14 du code du travail en retenant qu'il convient d'apprécier cette majorité au regard de tous les membres composant le comité, intégrant les élus titulaires, les suppléants, le représentant syndical et le représentant du chef d'entreprise...".
Le chef d’entreprise peut aussi être à l’initiative de la tenue d’une réunion extraordinaire :
Dans certaines situations, la loi ordonne que l’avis du CSE soit recueilli avant la mise en œuvre d’une décision. Le chef d’entreprise pourra ou devra alors convoquer le CSE en réunion extraordinaire, sans attendre obligatoirement la prochaine réunion périodique. C'est le cas, par exemple, si le CSE doit être consulté sur un projet de licenciement économique ou si l’employeur juge urgent de licencier un représentant du personnel ayant commis une faute grave.
L’employeur adressera une convocation à tous les membres du CSE les informant de la date, de l’heure et du lieu de la réunion extraordinaire. Il devra en outre joindre l’ordre du jour élaboré en concertation avec le secrétaire du CSE et détaillant les points qui seront abordés au cours de la réunion. Cet ordre du jour doit obligatoirement parvenir aux membres du CSE 3 jours au moins avant la tenue de la réunion.
Ordre du jour et convocation de la réunion extraordinaire :
Lorsque le CSE se réunit à la demande de la majorité de ses membres, les questions jointes à la demande de convocation sont inscrites à l'ordre du jour de la séance.
La réunion extraordinaire, du temps de travail effectif ou heures de délégation :
Le temps passé en réunion extraordinaire est considéré comme du temps de travail effectif et doit être rémunéré comme tel. Le temps passé en réunion extraordinaire ne peut être imputé sur le crédit d’heures des titulaires, même lorsque la réunion est organisée à l'initiative des élus.
Qui participe à la réunion extraordinaire :
Les membres suppléants participent à la réunion extraordinaire uniquement dans le cadre du remplacement d'un membre titulaire.
2 - La réunion extraordinaire demandé par deux membres sur les sujets de la santé, sécurité et conditions de travail (C. trav., art. L. 2315-27, al. 2).
Le chef d'établissement ne peut se faire juge du bien-fondé des motifs de la demande de réunion du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail présentée par deux membres de ce comité en application de l'article L. 236-2-1, alinéa 2, du Code du travail, (Cour de cassation
chambre criminelle, audience publique du jeudi 4 janvier 1990, N° de pourvoi: 88-83311).
L'employeur doit nécessairement organiser la tenue de cette réunion, dans le cas contraire, il commet un délit d'entrave (Cour de cassation
chambre sociale - Audience publique du mercredi 26 juin 2013 - N° de pourvoi: 12-13599).
3 - Le CSE est réuni suite à un accident grave ou en cas d'atteinte à l'environnement :