Les élus des CSE évoquent très souvent les difficultés pour mettre en place des activités sociales et culturelles collectives : « Les activités collectives n’intéressent plus les salariés, c’est très difficile de rassembler et de motiver les salariés autour d’activités collectives… ». Apparemment, l’époque, où des générations de Français ont découvert les colonies de vacances, les voyages et les villages vacances grâce à leur comité d’entreprise, semble définitivement révolue. Cette affirmation paraît restrictive et partiellement fausse… En effet, on trouve encore de très nombreux CSE qui organisent des activités collectives avec succès :
- Week-end à thème, découverte d’une capitale régionale ou Européenne,
- Goûter ou repas de Noël, spectacle de Noël,
- Sorties familiales dans des grands parcs d’attractions,
- Concours de pétanque, de pêche,
- Sorties culturelles,
- Participation à des évènements sportifs....
Certaines questions méritent d’être posées : Pourquoi ce qui fonctionne très bien dans certains CSE est considéré comme impossible dans d’autres ?
Quelles conditions doivent être réunies pour développer une activité collective ?
Au-delà des contingences matérielles, le succès des activités collectives est la résultante de valeurs partagées par les élus. Le CSE a un rôle important à jouer pour favoriser le lien social entre les salariés et leur permettre d’accéder à une offre socio-culturelle de qualité. Pour mener à bien sa politique sociale, le CSE dispose de moyens lui permettant de décider librement des activités qui seront proposées aux salariés, et des conditions d’accès à celles-ci. Les élus doivent exprimer une véritable volonté de favoriser ou de conserver les activités collectives. Ils doivent prendre l’initiative et ne pas rester en position consumériste face aux différents prestataires proposant quantité de prestations individuelles. On trouve très peu de prestataires proposant des activités sociales et culturelles en direction du collectif (quelques inter-CE). Ils proposent plutôt des offres de subventionnement à travers la multiplication des chèques et des bons cadeaux. Ensuite, il faut défendre la conviction que les Activités Sociales et Culturelles du CE ne sont ni des primes ni des augmentations de salaires. Bien entendu, le CSE peut être un outil d’amélioration du pouvoir d’achat des salariés mais en aucun cas, il ne remplace la rémunération du salarié : il ne s’agit pas d’un complément de salaire. La mise en place d’activités collectives nécessite un investissement certain des élus, en temps, en explication, en conviction… Redistribuer l'argent du budget sous forme de chèque en développant encore un peu plus l’individualisme est sans doute bien plus facile, mais s’éloigne encore un peu plus de la première mission du CSE. N’oublions pas que le code du travail stipule que le rôle du CSE consiste à organiser des activités culturelles et sociales pour les salariés et leur famille. Les activités collectives ont encore une place et un sens face à la tentation individualiste.